Une histoire derrière une chanson :

500 Miles

 

Lors de la disparition de Richard Anthony, on nous a passé en boucle ce qui fut son plus grand succès, J’entends siffler le train. Avec la vague indication qu’il s’agissait de l’adaptation d’une “chanson américaine”. C’est un peu court. C’est, en fait, un standard country folk (et aux antipodes de la version sirupeuse de Richard Anthony).

500 Miles, connu aussi sous deux autres titres, 500 Miles Away From Home et Railroader’s Lament, a été écrit et composé par Hedy West comme l’attestent Peter Blood et Annie Paterson dans leur essai Rise Up Singing (Sing Out Corporation, 1992). Même si certains font de Curly Williams et John Phillips les possibles coauteurs du morceau.

500 Miles est manifestement inspiré d’une ancienne chanson folk, 900 Miles, elle-même inspirée par deux morceaux de violon sudiste, Reuben’s Train et Train 45.

Il serait impossible d’énumérer tous les interprètes de 500 Miles. En voici néanmoins quelques-uns :

Les Journeymen en 1961 sur leur album, le premier, éponyme de 1961. C’est sans doute le premier cover du morceau

Le Kingston Trio sur leur album de 1962, College Concert

Le titre devra beaucoup à Peter, Paul and Mary qui l’interprètent sur leur tout premier album en 1962

Avec de nouvelles paroles écrites par lui, Bobby Bare hisse le titre au sommet des charts country en 1963

Version de Dick and Dee Dee, sur leur album de 1964, Turn Around

Version des Hooters en 1989 avec des paroles en hommage aux insurgés de la place Tienanmen à Pékin : “A hundred tanks along the square / One man stands and stops them there / Some day soon, the tide will turn / I’ll be free”.

Autres interprètes notables : Rosanne Cash, les Brothers Four, Sonny & Cher, Reba McIntire, Elvis Presley, Jackie DeShannon, les Seekers, les Highwaymen, Nick Cave, Peter and Gordon, Joan Baez, Justin Timberlake, etc.

Et à l’étranger ? En France, 1962, version de Richard Anthony, on le sait. En 1963, version allemande de Peter Berl, Und dein Zag färht durch die Nacht (“Et ton train roule dans la nuit”). Version allemande encore du groupe Santiano sur leur album de 2012, Bis ans Ende der Welt.

On a aussi une version suédoise des Hootenanny singers, Sa länge du älskar är du ung (“Tant que tu aimeras, tu resteras jeune”).

Version tchèque de Waldemar Matuska et Helena Vunddràckovà, Tisic Mil (“100 Miles”, ils ont mis les bouchées doubles…).

Plus pittoresque encore, une version en hindi, une des langues de l’Inde, par Kumar Sann et Sadhana Sargam : Jab Koi Baat Bigad Jaaye.

En bengali, version d’Anjan Dutta, sous le titre Mr. Hall, sur son album Ken Gaan Gaye.

En japonais, version du duo Wink en 1989.

Quant à la version du gentil Justin Timberlake, elle est dans le film Inside Llewyn Davis.

Alain Sanders

 

 

Tous droits réservés - Country Music Attitude 2015