Il y a 300 ans, la Mission
San Antonio de Valero (Alamo)

 

Le site, aujourd'hui universellement connu sous le nom d'Alamo, fut à l’origine la Mission San Antonio de Valero. On fête cette année son trois-centième anniversaire (1718-2018).

L'Espagne (plus exactement : la Nouvelle-Espagne) avait besoin, au Texas, d'installer des colonies de peuplement. Pour faire pièce aux Français, bien installés en Louisiane et toujours tentés par le Texas (où nous avions eu des postes et de petits fortins), mais aussi pour convertir les populations indiennes à la foi chrétienne et en faire, du même coup, de loyaux sujets du roi de toutes les Espagnes.

De nombreuses tribus, martyrisées par les Apaches et les Comanches, vinrent volontiers se mettre sous la protection des missionnaires. La Mission va œuvrer pendant trois quarts de siècles, de 1718 à 1793.

Elle sera déplacée (mais toujours dans le même périmètre) en 1719 et de nouveau en 1724. Pour finir par trouver sa place définitive. Sur la rive Est de la rivière San Antonio afin de bénéficier des ressources (irrigation, pêche, etc.) de ladite rivière.

Alors qu'il devrait être à Philadelphie où sa fille, Cady, est sur le point d'accoucher, Longmire est sollicité par son ancien mentor, le shérif Lucian Connally. Pour démêler un drame survenu dans le comté voisin (hors de la juridiction de Longmire, donc) : l'inspecteur Gerald Holman s’est suicidé dans sa chambre d'hôtel. Sans que rien n'ait laissé présager un tel acte désespéré.

En fouillant dans les derniers dossiers traités par Holman, Longmire découvre qu'il enquêtait sur la disparition de jeunes femmes, évanouies dans la nature du jour au lendemain.

Les premiers bâtiments furent construit en adobe et en jacales. On construisit en plus solide et durable, au cours du temps, et un ensemble harmonieux va s'imposer. Son centre correspond aujourd'hui à la moderne Alamo Plaza. Vers 1740, on va tenter de remplacer l'adobe de l'église par une structure en pierre. Elle s'écroula. L'église que l'on visite aujourd'hui avait commencé d'être bâtie vers 1750, et elle n'avait pas été encore achevée quand la Mission cessa ses activités en 1793.

Des fouilles archéologiques, qui ont mis au jour des poteries, des verreries, de la vaisselle, des pointes de flèches, ont permis de reconstituer la vie quotidienne des habitants qui, outre la pratique de la culture, de la pêche, de la chasse, se voyaient dispenser des cours de religion, d'espagnol, d'hygiène personnelle et familiale, etc.

De récents travaux de restauration, à l'intérieur de l'église, ont permis de retrouver des fresques destinées sans doute à frapper l'imagination des fidèles. Elles représentent des fleurs, des fruits, des figures géométriques, le tout coloré de pigments naturels rouges, bleus, noirs, bruns.

En 1756, la Mission comptait 328 habitants. Les archives indiquent que près d'un millier d'Indiens convertis ont été enterrés dans le cimetière attenant à la Mission. Ces convertis et leurs descendants, formés à organiser et à gérer un pueblo, un village, après le départ des missionnaires, formeront une part significative de la communauté du presidio de San Antonio de Béxar.

Quand la Mission fut abandonnée, sa... mission étant accomplie, elle devint un casernement. Des soldats traversèrent la rivière pour passer de San Antonio dans les baraquements missionnaires. En 1803, ils recevront le renfort de la Segunda Compania Volante de San Carlos de Parras. Ces troupes, arrivées avec femmes et enfants, vont donner une nouvelle vie aux lieux.

Pendant trente ans, le fortin va servir de poste avancé. Et encore quand le Mexique va devenir indépendant de l'Espagne. Peu de changements pour Alamo : contenir les attaques indiennes, protéger les convois de ravitaillement, surveiller les étrangers qui commencent à grenouiller dans la région. Au début des années 1830, San Antonio de Béxar compte 2500 habitants.

On connaît la suite. Avec Santa Anna venu punir les Texans de vouloir se libérer de la dictature du « Napoléon de l'Ouest » (surnom que Santa Anna s'était attribué). Le 6 mars 1836, des milliers de Mexicains donnaient l'assaut au fortin défendu par moins de deux cents volontaires.

De nos jours, le site d'Alamo est complètement intégré dans San Antonio. Et s'il est vrai que, pour avoir une vraie idée de ce que fut la Mission en 1718 et les années qui suivirent, il faut prendre la route des missions espagnoles, restées dans leur jus, elles, ce n'est pas sans émotion que l'on entre dans la chapelle d'Alamo. Et que l'on se promène dans les vestiges de l'ancienne mission. Même s'il y a du monde – et il y a toujours beaucoup de monde et c'est tant mieux –, fermez les yeux et écoutez. Si vous avez gardé un cœur pur, vous entendrez le violon de Davy Crockett, le Deguello des Mexicains, et le tintement d'une cloche qui célébre à jamais le sacrifice d'une poignée de héros.

Alain Sanders

 

 

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