Albert Bonneau :

Vie et aventures de Buffalo Bill

 

Il y a quelques années, alors que je racontais à des enfants les extraordinaires aventures de Buffalo Bill, l’un d’entre eux me demanda : « Il a vraiment existé ce Buffalo Bill ? »

Eh oui, il a vraiment existé ! Et, même si une partie des aventures qui lui sont prêtées relèvent de l’imagination débordante d’un journaliste de l’époque, Ned Buntline (de son vrai nom Edward C. Johnson), il en reste suffisamment d’authentiques pour remplir un livre.

Ce livre existe. Il s’appelle Vie et aventures de Buffalo Bill. Ecrit en 1941 par le très prolifique Albert Bonneau, il vient d’être réédité. Rappelons la date de sa première parution : 1941. Une époque où, sous la botte allemande, les héros américains étaient tout sauf personae gratae. D’autant qu’Albert Bonneau, pas du genre à s’en laisser compter, indiquait dans son avant-propos s’être appuyé sur des « sources purement américaines » pour écrire son livre.

De son vrai nom William Frederick Cody, Buffalo Bill est né le 26 février 1846 à Le Clair, Iowa. Il ne sera surnommé Buffalo Bill que bien plus tard, en 1867 : engagé par la compagnie qui installait la première ligne de chemin de fer du Kansas, il avait à charge d’assurer la subsistance en viande de milliers d’ouvriers. On dit qu’en dix-huit mois il abattit 4820 bêtes ! A l’époque, cela contribua à renforcer son prestige…

Il s’était d’abord fait connaître sous le nom de colonel Cody lors de ses exploits d’éclaireur contre les Indiens pour le compte de l’armée. Pendant la guerre de sécession, son père ayant été blessé (il finira par en mourir) par des partisans sudistes du Kansas, il s’engagera dans l’armée nordiste (qui s’illustra par la suite par des massacres d’Indiens, façon Custer).

Plus tard, il conçut une formidable entreprise de spectacle : le Buffalo Bill’s Wild West Show. Des centaines de participants, des vrais cowboys, des vrais Indiens, Annie Oakley, des chevaux, des bisons, des diligences. A ciel ouvert, le plus grand chapiteau du monde !

En 1883, il débarque pour la première fois en Europe. Partout, à Londres, à Paris (sur le Champ de Mars), à Marseille (où il rencontra Mistral), le spectacle déchaîne l’enthousiasme des foules. Son dernier passage en France date de 1905.

A partir de 1908, ce genre de spectacle a vécu. Le cinéma s’empare du western et hisse la vie des cowboys à la hauteur d’un mythe (déjà, en 1894 et en 1902, Buffalo Bill et sa troupe firent leurs débuts devant les caméras du Studio Edison). En 1910, le Wild West Show met la clef sous la porte. Et Buffalo Bill, qui n’a jamais été un homme d’argent, doit travailler pour vivre.

Le 9 janvier 1917, alors qu’il fait de la figuration dans un pauvre spectacle de music hall, il ressent une terrible douleur dans la poitrine. Il se fait transporter à Denver où il meurt le lendemain de son arrivée, le 10 janvier. Il aura droit à des funérailles nationales.

Il aura vécu rudement parmi des hommes rudes : « Et si ça n’avait pas été pour ma mère, je serais mort moi aussi les bottes aux pieds. Dieu bénisse nos mamans. »

Alain Sanders

- Atelier Fol’Fer, BP 20047, Anet. Tél. : 06 74 68 24 40. Fax : 09 58 58 28 66. Site : atelier-folfer.com. Prix franco : 24 euros.

 

http:www.atelier-folfer.com

 

Tous droits réservés - Country Music Attitude 2013