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Il
y a 30 ans, Dean Martin nous quittait
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Verre de whiskey dans une main, cigarette dans l’autre, cool et décontracté comme personne, séducteur à la voix de velours et à l’œil câlin, aussi à l’aise en smoking qu’en tenue de cowboy, Dean Martin nous quittait, à l’âge de 78 ans, le 25 décembre 1995 (pas vraiment un cadeau de Noël pour ses proches et ses admirateurs). De son vrai nom Dino Crocetti, ce fils d’immigrants italiens – son père était coiffeur dans l’Ohio – avait connu la célébrité au début des années cinquante grâce à seize films en duo avec Jerry Lewis. Un duo qui déchaînait les rires et des comédies sans prétention où Dean Martin jouait le faire-valoir (ce qui finira par le lasser) de Jerry Lewis dans le rôle, lui, du joyeux benêt déclencheur de catastrophes. |
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En 1956, Dean Martin met fin à son partenariat en donnant les raisons de ce choix : « Il n’y en avait que pour Jerry ». Plus tard, il dira que sa carrière avait connu deux tournants : « Ma rencontre avec Jerry et ma rupture avec Jerry ». Il va se lier avec Frank Sinatra qui, comme lui, aime les jolies femmes, les alcools forts et les soirées entre copains. C’est la grande époque du Rat Pack avec Sammy Davis Jr., Peter Lawford et même John F. Kennedy, beau-frère de Lawford, un temps membre honoraire du Pack. Dans le même temps, Dean Martin, en solo cette fois, s’épanouit au cinéma. Une quarantaine de films dont quelques chefs d’œuvre. En 1958, Le Bal des Maudits aux côtés de Montgomery Clift et Marlon Brando. 1959 sera une grande cuvée. Notamment avec Rio Bravo où, avec John Wayne, Rick Nelson, Walter Brennan, War Bond et Angie Dickinson, il joue le rôle d’un shérif alcoolique, un borracho de première… Suivront : Comme un torrent de Vincente Minnelli, L’Inconnu de Las Vegas, Les trois Sergents, Embrasse-moi idiot, Les Quatre Fils de Katie Elder, la série clin d’œil aux films d’espionnage avec Matt Helm, agent très spécial (1966, 1967, 1969), Bandolero, Rio Verde, L’Equipée du Cannonball, etc. Parallèlement, il chante, caracole en tête des hit-parades et fait chavirer le cœur des belles dames avec Chapel in the Moonlight, Everybody Loves Somebody Someday, Rio Bravo, That’s Amore, Houston, Volare, de nombreux standards de la country, etc. De 1963 à 1973, il aura son propre show télévisé, le Dean Martin Show. Marié à trois reprises, père de sept enfants, amoureux de la dive bouteille, celui qui feignait souvent d’être ivre pour « coller » bêtement à sa réputation de pochetron, ne fut guère épargné par le destin. En 1987, son fils, Dean Paul « Dino » Martin, s’écrase à bord de son avion contre une colline de Californie. Dean accusera lourdement le coup. Ultime bouée de secours pour tenter d’oublier, la bouteille de whiskey, fidèle compagne des jours mauvais. Vivant quasiment en ermite après la mort de son fils, souffrant de problèmes de santé, incapable de marcher très longtemps, déplacé en chaise roulante, Dean, qui reconnaissait avoir eu « une sacrée belle vie… avant », ajoutait chaque fois : « Laissez-moi mourir en paix pour que là-haut je retrouve mon fils ». Il déposera les armes sans déranger personne. Pour aller retrouver John Wayne, Rick Nelson, Walter Brennan et chanter avec eux : « Purple line, in the canyon, that’s where I long to be, just my rifle, pony and me »… Alain Sanders |
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