Les Everly Brothers

Un des Brothers, Phil, nous a quittés

 

Les Everly Brothers, c’était Don, l’aîné, et Phil, le cadet. Un duo qui, des années durant, a engrangé les succès et influencé de façon durable des dizaines d’artistes. Et puis des disputes entre les frangins, des tentatives – plus ou moins réussies – de solos dans les années soixante-dix, des bisbilles familiales, enrayèrent la belle machine.

Mais il y eut des retrouvailles – historiques – en 1983 au Royal Hall de Londres. Et des tournées (jusqu’en 2004), notamment avec Simon & Garfunkel. C’est d’ailleurs Paul Simon, de Simon & Garfunkel, qui a dit un jour : « Avec peut-être davantage de puissance qu’Elvis Presley, les Everly Brothers ont fusionné la country avec le son émergeant du rock’n’roll ».

Phil était réputé être le plus « sage » des deux frères (Don a souvent tutoyé les amphés…). Et c’est lui qui est parti le premier, à l’âge de 74 ans, le 3 janvier dernier à Burbank, Californie.

L’aventure des Everly Brothers commence à la fin des années cinquante. Dans la tradition des duos magiques et fondateurs qui les avaient précédés (et dont ils salueront l’influence qu’ils exercèrent sur leur art) : les Blue Sky Boys, les Delmore Brothers, les Louvin Brothers.

Ils montent sur scène très jeunes avec leurs parents, Ike Everly (1908-1975) et Margaret. Ike Everly avait fait une carrière honorable dans les années trente avec ses frères Charlie et Leonard. En 1933, il avait épousé Margaret. Ils chantent et jouent ensemble du folk, du white gospel, de la country. En 1949, ils seront rejoints sur scène par leurs deux fils, Don et Phil, pour ce que les Américains – qui en sont friands – appellent un family act. Cette association va durer jusqu’en 1954.

Pourquoi 1954 ? Eh bien, parce qu’il y a le rockabilly qui pousse le rock’n’roll dans son sillage et que les deux frangins veulent s’y essayer. Au désespoir de leur père. En 1955, ils signent avec CBS, mais peinent à faire leur trou. Il faudra attendre 1957 et un titre, Bye Bye Love (écrit par deux magiciens, le couple Boudleaux et Bryant) pour qu’ils décollent : Bye Bye Love restera six mois au sommet des charts.

Suivra, en 1958, leur premier album sobrement intitulé Everly Brothers. Et un autre, en 1959, qui est mon préféré, Songs Our Daddy Taught Us. Un album de vraie piété filiale.

On pourrait dès lors raconter leur histoire en égrenant les titres de leurs albums (par exemple It’s Everly Time ou Roots, hommage à leur père de nouveau) et ceux de leurs innombrables succès : Cathy’s Clown, Wake Up Little Susie, Poor Jenny, Cuckoo Bird, That Siver Haired Daddy Of Mine, Barbara Allen, Put My Little Shoes Away, Roving Gambler, etc. Nombre de leurs titres furent, est-il besoin et même utile de le rappeler, pillés par les yéyés.

Dans les années soixante-dix, nous l’avons dit, c’est la rupture. Phil part faire des albums en solo, sans jamais retrouver le succès du temps de l’union fraternelle. Don participera à des enregistrements d’Emmylou Harris et de Stan Lee.

Chaque année, depuis 1987, la ville de Central City au Kentucky (la ville natale de leur père) accueille un festival très populaire, le Everly Brothers Homecoming. Cette année, Phil ne sera hélas pas au rendez-vous…

Pour en savoir plus sur le sujet, je vous conseille le seul livre écrit en français et par un Français sur le sujet : Route d’Everly (1993) d’Alain Fournier. On peut se le procurer à l’adresse de l’auteur : 79, rue des Anémones, 60530 Ercuis.

Alain Sanders

 

 

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