JERRY LEE LEWIS :

les années SUN

 

Jerry Lee et Sun Records sont deux mots qui vont très bien ensemble. Mais, quand on voulait jusque-là avoir la collection complète du Killer chez Sun, il fallait acheter plusieurs anthologies pour ce faire. Ce ne sera désormais plus le cas.

Bear Family Records, label légendaire – et légendairement country – allemand, vient d’éditer un trésor : Jerry Lee Lewis at Sun Reccords : The Collected Works. A savoir : 18 CD et deux livres pour les accompagner, deux collectors, qui racontent la vie – et quelle vie ! – d’un homme unique en son genre.

Un trésor ? Oui ! Pensez que ce coffret compte 623 morceaux : tout, vraiment tout des enregistrements des années Sun du Killer et tous enregistrés en une seule prise s’il vous plaît !

Jerry Lee est né à Ferriday, Louisiane, le 29 septembre 1935. Comme ses cousins, Jimmy Swaggart (excellent chanteur country lui aussi, il a tourné preacher), et Mickey Gilley (autre grand nom de la country), Jerry, très jeune, n’aime que deux choses ; chanter et jouer du piano.

Pour essayer de le canaliser un peu, sa mère l’inscrira au Southwest Bible Institute de Waxahachie, Texas, où il chantera principalement des gospels. Il en sera exclu le jour où il va interpréter le très classique My God Is Real de manière trop frénétiquement boogie-woggie...

Une tentative à Nashville, en 1955, ne sera pas couronnée de succès. Non seulement les « experts » de Music City lui opposent une fin de non-recevoir, mails ils lui conseillent d’abandonner le piano pour la guitare ! Dieu nous protège des « experts » !

Jerry Lee va alors trouver la belle adresse du 706 Union Avenue à Memphis : Sam Philips lui fait signer un contrat en novembre 1956. En 1957, il explose : Whole Lotta Shakin’ Going On et Great Balls of Fire. Et puis des standards country et rockabilly ; I Forgot To Remember To Forget (qui fera oublier la version d’Elvis Presley), I’m Throwing Rice (qui fera oublier la version d’Eddy Arnold), Be-Bop-A-Lula (qui fera oublier la version de Gene Vincent).

Le reste pourrait s’écrire en lettres de feu et de sang. Son mariage, sujet à des polémiques imbéciles, avec sa jeune cousine Myra Gale Brown. Ce jour où, rond comme une queue de pelle, il se pointe armé devant Graceland. Une extraordinaire version de What I’d Say en 1960. Des succès comme Money, I’ve Been Twisting, Season of My Heart, etc. Des débordements de toutes sortes, une rage de vivre, des excès qui auraient tué n’importe qui. Pas lui.

Les deux livres publiés par Bear Records avec le coffret de 18 CD proposent des photos historiques (certaines totalement inédites) du parcours atypique du Killer et une discographie intégrale de ses années Sun.

Ce coffret vient compléter un autre coffret de Bear Family de 2000, Mercury Flashes avec 10 CD de standards country entre 1968 et 1977.

Alain Sanders

 

 

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