Gabriel Rolon : La Maison des Belles Personnes
Un thriller psychologique

 

On a des avocats détectives, des journalistes détectives, des vieilles dames détectives, des anciens policiers détectives, des rentiers détectives, des juges détectives, etc. Il nous manquait un psychanalyste détective. Eh bien, le voilà avec Pablo Rouviot, surnommé Rubio bien sûr, héros du premier roman de l’Argentin Gabriel Rolon (lui-même psychanalyste de son état), La Maison des belles personnes.

A Buenos Aires, Robert Vanussi, un très, très sale type, est retrouvé assassiné. Veuf, il laisse trois enfants : Paula, passionnée de psychanalyse ; Camilla, 13 ans, violoniste prodige ; Javier, qui souffre d’une maladie mentale. Tous vivaient avec leur père, despote pervers dans la « Maison des belles personnes » comme l’appellent les gens du voisinage.

Javier, un brin déglingué, est le coupable idéal. L’affaire semble d’autant plus pliée qu’il a avoué le meurtre de son père…

Paula, qui ne veut pas croire à la culpabilité de son frère, Robert Vanussi ayant eu plus d’ennemis qu’il n’en faut à un seul homme, demande à Pablo Rouviot de prouver son innocence.

Il hésite. Il est psychanalyste, pas détective, ni policier. Puis il accepte, vite passionné par le lourd mystère de cette famille où abondent les cas cliniques. Il écoute Paula. Il rencontre Javier, interné dans un hôpital psychiatrique. Il psychanalyse Camilla, monstrueuse d’intelligence pour son âge.

Son enquête ne va pas sans risque. Des inconnus patibulaires le menacent. Paula fait manifestement de la rétention d’information. Ses amis lui conseillent d’abandonner. Il s’obstine.

Avec un tel sujet, très borderline, des plongées dans l’univers des dingos, on pouvait craindre que ce roman fasse un peu psy psy partout. Il n’en est rien. Gabriel Rolon ne nous assomme pas de rapports médicaux abscons et, si on n’échappe pas à quelques tartes à la crème freudiennes, on se promène avec bonheur dans ce thriller. Sur fond de Buenos Aires où la corruption, la politique, les passions, sont exacerbées.

On a droit, aussi, à une petite histoire d’amour entre le psychanalyste détective et Luciana, la très belle secrétaire du docteur Rubén Ferro, patron de la clinique psychanalytique du quartier Belgrano où est soigné Javier.

La « Maison des belles personnes », on s’en aperçoit vite, abritait surtout des pratiques qui étaient tout sauf belles, elles… Pablo ira au bout de son enquête avec une maestria digne des plus grands noms de la littérature policière. C’est enlevé, rythmé, intelligent et éminemment cinématographique. Il ne m’étonnerait donc pas que, très bientôt, on retrouve ce thriller palpitant sur nos écrans.

Alain Sanders

- Belfond

 

http:www.atelier-folfer.com

 

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