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1934
: les rois du doo wop, les Mills Brothers
séduisent le roi George V et la reine Mary |
Connus aussi sous le nom de The Four Mills Brothers (et à l’origine sous celui de The Four Kings Of Harmony), The Mills Brothers marièrent avec talent le jazz et la pop. Au départ, quatre frères nés à Piqua, Ohio : John C. Jr. (1910-1936), Herbert (1912-1989), Harry Flood (1913-1982) et Donald (1915-1999). Classiquement, les quatre frangins font leurs premières armes dans le chœur de la Cyrene African Methodist Episcopal Church. Après leurs cours, ils se retrouvent – pour chanter – devant la boutique de leur père, un barbier, avec pour seul instrument, un kazoo. Un jour qu’ils participent à un concours d’amateurs au Mary’s Opera House de Piqua, Harry s’aperçoit qu’il a oublié le kazoo. Alors, ses mains placées devant sa bouche, il va imiter une trompette. On l’acclame. Ce sera dès lors la marque de fabrique des quatre frères. John imite le tuba, Harry la trompette, Herbert la trompette également, Donald le trombone. |
En 1928, ils se rendent à Cincinnati pour une audition à la radio WLW. Ils vont y rester, devenant vite des stars locales. Jusqu’à ce jour où Duke Ellington se produisant à Cincinnati, The Mills Brothers chantent pour lui. Séduit, Duke les fait passer sous contrat avec Okeh records. En 1930, audition chez CBS à New York. A l’époque, les frères se cherchent encore un nom de groupe. Il faut dire qu’ils en ont déjà épuisé quelques-uns : The Steamboat Four, Four Boys And A Guitar, etc. Ils décident d’aller au plus simple : ils sont les frères Mills, alors va pour The Mills Brothers. Leur premier enregistrement, pour Brunswick, sera un cover de Tiger Rag de l’Original Jass Band. Ils en font un numéro 1. Suivront d’autres succès : Goodbye Blues, Nobody’s Sweetheart, Rockin’Chair, Lazzy River, How I’m Doin’, etc. En 1934, ils passent chez Decca qui stipulera sur leurs disques : « Aucun instrument musical ou procédé technique ne sont utilisés sur cet enregistrement, à l’exception d’une guitare » . Ils y resteront jusqu’en 1950. De 1932 à 1933, ils ont leur propre émission radio avec des sponsors prestigieux : Esso, Crisco, Procter & Gamble, , etc. On les verra au cinéma dans de nombreux films dont The Big Broadcast (Paramount, 1932) aux côtés de Bing Crosby, Cab Calloway, les Boswell Sisters, Twenty Million Sweetheart (Warner Brothers, 1934), Broadway Gondolier (Warner Brothers, 1935), etc. En 1934, ils se produisent en Grande-Bretagne devant George V et la reine Mary. Pendant leur tournée britannique, John Jr. tombe malade : une pneumonie dont il ne se remettra jamais. Il décède en 1936. Son père, John Sr. le remplace alors. Et ils accueillent un guitariste, Norman Brown. Leur succès, jamais démenti, les emmène en tournée en Australie, en Amérique latine et souvent en Grande-Bretagne où ils sont très appréciés, y compris par la famille royale comme indiqué plus haut. Dans les années quarante, Henry est appelé à l'armée. Il est remplacé par Gene Smith. En 1947, ils enregistrent I’ll Be Around et Paper Doll. Deux titres qui vont se vendre à six millions d’exemplaires. Le tsunami rock’n’roll ne les affectera guère. En 1952, Glow Worm est numéro 1 des charts pop. Mêmes réussites avec You’re Nobody Till Somebody Loves You, The Jones Boy, Yellow Bird, Standing On The Corner, If I Had My Way. En 1957, John Sr., âgé de 68 ans, décide de mettre sac à terre. Le quatuor devient un trio. Avec toujours de belles réussites : Get A Job (un cover des Silhouettes), Cab Driver écrit par C. Carson Parker, l’auteur de Somethin’ Cupid qui fut un hit pour Sinatra et sa fille Nancy). Le trio va continuer à se produire jusqu’à la mort de Harry en 1982. Et le trio devient duo. En 1989, Herbert meurt à son tour. Il est remplacé par le fils de Donald, John III. Après la mort de Donald, en 1989, John III perpétue l’héritage des Mills Brothers avec Elmer Hopper, un ancien chanteur lead des Platters. Le doo wop doit énormément aux Mills Brothers. Dean Martin, qui les avait invités dans son Dean Martin Show, ne cachera pas qu’il devait beaucoup à Harry Mills. Même confession, et de manière plus inattendue, de la part des Bee Gees. Alain Sanders |
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