Virginia Red Dirt Roots

Randy Thompson

War, Peace, Love, Fear

 

Sortie du dernier album – seulement le septième depuis 1987 – de Randy Thompson, War, Peace, Love, Fear. Chanteur, auteur-compositeur, Virginien et fier l'être, Randy Thompson est une valeur sûre. Originaire de la petite ville de Woodwood, Virginie, raison pour laquelle on a étiqueté sa musique Virginia Red Dirt Roots (en référence à la Texas Red Dirt Music), Randy Thompson est bien connu en Europe où il se produit régulièrement : Autriche, Allemagne, Grande-Bretagne, Suisse, Italie, France (Aux Equiblues en 2009, à Mirande en 2013).

Il est d'ailleurs en tournée aux USA (et dans le courant de cette année en Europe) pour présenter son dernier album dont il a écrit tous les morceaux. Des chansons écrites au hasard de la route, on the road, et nourries de ses propres expériences heureuses ou moins heureuses...

Issu de la célèbre famille de « découvreurs » des musiques américaines enracinées, John Lomax III a écrit : « Parfois, un artiste semble venir de nulle part et il est si bon qu'il semble vous exploser à la figure.

Randy Thompson taille et tranche dans tout ce qui fait la matière de Nashville et il se glisse dans chaque petit morceau ainsi découpé ».

Même éloge dans Outlaw Country Magazine : « Ce type, ça le fait ! Des mélodies qui feront fondre votre âme. Quelque chose qui vous emportera dans des coins cachés de votre cœur que vous ne soupçonniez même pas ».

Son album de 2012, Collected, dont nous avions salué la qualité à l'époque, a été désigné comme l'un des dix meilleurs albums de cette année-là. Quant au critique musical texan Dave Pilot, il alla même encore plus loin en le désignant comme l'un des dix meilleurs albums de tous les temps.

Il faut dire que les références musicales de Randy sont éloquentes : Hank Williams, Jimmie Rodgers, Steve Young, Gordon Lightfoot notamment. A 13 ans, il écrit ses premières chansons et rencontre le bluesman John Jackson. « Il habitait non loin de chez nous, se rappelle Randy, à 1,5 km. J’allais le voir d'un coup de vélo, ma guitare en bandoulière. C'est l'une des personnes les plus gentilles que j'ai jamais rencontrées. Il s’est occupé de moi m'a enseigné bien des choses et surtout des chansons. Il est l'une des personnes les plus importantes de ma vie ».

Installé aujourd'hui à Clifton, Virginie, il décrit ainsi sa musique :
– C'est de la Virginia Red Dirt Roots, un mélange de tous les sons de la Virginie, la musique de mes racines, la country, le bluegrass, le blues, la folk, le rock, le rockabilly, l'Old Time.

Témoin de ce mélange très roots, en effet, son album de 2008, par exemple, Further, à propos duquel il expliquait :
Il y a des choses dont je suis fier dans cet album. Dont la chanson écrite par mon grand-père dans les années vingt. Il n'était alors qu'un jeune homme, il avait écrit un poème que j'ai mis en musique. Et j'ai eu la chance et l'honneur d'avoir sur ce morceau Don Helms qui fut le premier joueur de pedal steel de Hank Williams.

Les Virginia Hills, ces collines verdoyantes de Virginie où le passage sanglant des Yankees pendant la guerre de sécession fit tant de ravages, ont retrouvé la paix. Et le Piémont (car c'est ainsi que l'on appelle, en français, cette région) n'est pas loin de l’Éden. La paix retrouvée certes, mais comme le dit une chanson du dernier album, Better Not Get Me Started (« Mieux vaut ne pas me chauffer »)...

Alain Sanders

 

 

Tous droits réservés - Country Music Attitude 2017