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Tiburce
Oger : Women of the West |
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Après Go West Young Man, Indians !, Gentlemen of the West, Lawmen of the West, Tiburce Oger continue – on ne change pas une équipe qui gagne – sa chevauchée westernienne avec un cinquième volume cette fois dévolu aux femmes de l’Ouest. L’éditeur nous dit, au passage, que lesdites femmes seraient les oubliées de cette épopée hors du commun. Ce n’est pas tout à fait vrai. Il suffit, comme nous l’avons fait in situ, de se plonger dans les journaux tenus par des femmes, les récits, les romans, les témoignages, les carnets de voyage – publiés au cours des événements et jusqu’à l’époque contemporaine, pour se rendre compte de la somme de documents consacrés à ces ladies trop audacieuses pour se laisser évincer par une sorte de complot machiste… Cela
posé, il est bon sans doute que le public français, moins
pointu sur le sujet, découvre ces dames pas toujours très
fréquentables. Tout en regrettant, là encore, un discours
féministe sous-jacent, voire revendicatif, quelque peu anachronique
: ces femmes s’affirmaient en tant que telles dans un environnement
hostile. Sans avoir à articuler de façon consciente des
revendications militantes. |
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Pour composer cet album, Tiburce Oger s’est fait le chef d’orchestre d’un récit choral. Il a ainsi fait appel à des auteurs (et surtout à des autrices comme on dit aujourd’hui) qui, pour la plupart, ne s’étaient jamais frottés à l’univers westernien. Mais le résultat est là : pas une seule fausse note. Au rang des héroïnes sélectionnées, Isabella Lucy Bird (1831-1904), amoureuse d’un Sudiste très porté sur la boutanche ; Abigail Scott Duniway (1834-1913), fondatrice en Oregon d’un journal pour défendre les femmes, The New Northwest ; Mary Fields (1832-1914), alias Stagecoach Mary, une Afro-Américaine avec un cœur grand comme ça ; Margaret Borland (1824-1873), conductrice de convois de longhorns et maman-louve prête à tout pour protéger ses enfants ; Myra Maybelle Shirley Reed Starr (1848-1889), la célèbre Belle Starr (ma préférée), la Bandit Queen bien-aimée, ex-guérilléra sudiste dans l’âme et qui, un peu comme Jesse James, passa sa vie à se venger des Yankees ; etc. Nous avons dit le chef d’orchestre, Tiburce Oger. Il n’est que justice de citer ses complices, d’autant que j’en découvre quelques-un(e)s que je ne connaissais pas vraiment (à l’exception de l’old timer François Boucq que l’on ne présente plus) : Virginie Augustin, Dominique Bertail, Daphné Collignon, Elvire De Cock, Isabelle Dethan, Nathalie Ferlut, Miss Prickly, Eloïse Oger, Béatrice Tillier, Laura Zuccheri, Paul Gastine dont la contribution ouvre et clôt le récit, vieux privilège masculin sans doute (LOL)… Peut-on
espérer un second volume après cet opus à décorner
un troupeau de longhorns ? Pourquoi pas ? Il y aurait en effet quelques
autres tough ladies à qui rendre également un
bel hommage à plusieurs voix : de Calamity Jane à Annie
Oakley en passant par Nancy Hart, Nellie Bailey, Lillie Langtry (l’égérie
du brave juge Roy Bean), May Louisa Alcott, Susan Frances Lomax, etc. Alain Sanders Editions Grand Angle |
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