Le saviez-vous ? Blek Le Trappeur s'appelait Yann le Roc.
Il était breton et français.

On a fêté, en 1994, le trentenaire de Blek le Roc, Blek l'invincible trappeur, né de l'imagination de trois Italiens : Sartoris, Guzzon, Sinchetto. Trois noms et trois initiales — S, G, S — qui donneront le nom du studio créateur Essegesse à qui l'on doit aussi Miki le Ranger dans Nevada. Mais le sait-on assez ? Blek le Roc, Blek qui, dans l'Amérique du XVIIIe siècle, se bat contre les Anglais, était d'origine française.

 

C'est grâce a Jean Mitton que nous avons su (Kiwi n° 278, juin 1978 ; Kiwi n° 279, juillet 1978) d'où venait Blek.
Un jour de 1777, alors qu'il était enfermé avec Roddy et Occultis dans la forteresse de Boston (en attendant d'être pendu haut et court), Blek va raconter sa vie : " Je suis né le 27 novembre 1749, sous le règne de Louis le “Bien-Aimé”, en ce beau royaume de France... "

Français, Blek ? Oui. Et même Breton. Natif de Saint-Malo où son père Dieudonné Leroc, cartographe du roi, exerçait sa profession tandis que sa mère, Locmaria, faisait de la dentelle. Blek s’appelait alors Yann ! Et il rêvait de s’embarquer pour les Indes. Après quelques ennuis avec des percepteurs d'impôts, Yann embarquera avec le patron-pêcheur Kernann pour aller taquiner le hareng et la morue.
Pris dans une bagarre à la taverne "Ty l'Argoat", condamné à six mois de prison dans les geôles de Brest, Yann se révoltera, tâtera de l'île de Ré, réussira à s'évader. Menacé d'être repris, il s'enrôle sur un bateau corsaire, le Rorqual, commandé par le sinistre "Œil de Cuir".
Sous le couvert d'une course conduite au nom du roi de France, " Œil de Cuir " se révèle être un trafiquant, un pillard, un naufrageur. Ayant pris la tête d'une mutinerie, Yann Leroc est nommé capitaine du Rorqual avec un programme sympathique : "Vouons-nous à la défense des faibles et des opprimés ! Chassons l'Anglais pour le compte du Roi ! Vive la France "

Terreur des Anglais, toujours vêtu de noir, Yann y gagne le surnom de Black Leroc, le " Corsaire noir ". Présenté au roi à Versailles, le jeune homme y gagnera l'inimitié des courtisans mais aussi une terre et le brevet de chef d'escadre des Antilles. Chef d'escadre sans navire, Black Leroc s'ennuie. Aussi se bat-il en duel. Et doit-il de nouveau fuir. Avec son père, veuf depuis des années, il s'embarque sur le Locmaria-Kernann, cap au nord-ouest du territoire américain, vers les terres inconnues.
Naufrage vers l'île de Baffin. Black Leroc en réchappe. Pas son père. Ni l'équipage. Recueilli par des esquimaux ungavas, pourvu d'une compagne mafflue, Ogallook, Black décide d'explorer la baie d'Hudson où vivent Algonquins, Naskajis et Montagnais. Ce sont ces derniers qui l'attaqueront et le débarrasseront, du même coup, de la grosse esquimaude.

Adopté par les Montagnais comme un des leurs, Black y gagne le surnom de Blek, adaptation du mot indien bleck qui signifie "éclair d'or".

Devenu Peau-Rouge, Blek mène la vie dure aux Anglais. Jusqu'au jour où il apprend que des hommes, des " Américains ", se dressent contre l'Angleterre. Intégré au sein d'un groupe de trappeurs — "Vous êtes celui que l'Amérique opprimée attendait" — Blek devient alors "Blek le Roc". La suite, vous la connaissez. Sinon, vous pouvez la découvrir dans l'intégrale des aventures du grand Blek, publiée aux éditions Soleil.


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