A Paris, Jimmy Buffett a transformé
Le New Morning en Margaritaville !


Sous la guitare, la plage...

Le 8 juin dernier, au New Morning à Paris, où de temps en temps on nous fait de belles surprises country (dernière en date, Rosanne Cash), nous devions être cinq Français dans une salle pleine à craquer… d’Américains (et de quelques Anglais qui avaient fait le déplacement). Mais nous avons crié aussi fort qu’eux – et avec autant de cœur – quand, à un moment du show exceptionnel de Jimmy Buffett accompagné du Coral Reefer Band (six musicos et deux choristes), sa prestation a été saluée de magnifiques « USA ! USA ! USA ! »


Deux heures de bonheur absolu

C’était le premier passage en France de Jimmy Buffett qui, en 1985, a intitulé un de ses albums Last Mango In Paris avec un petit bijou, auquel nous avons eu droit, bien sûr, If The Phone Doesn’t Ring It’s Me.

Deux heures de spectacle. Avec un chanteur de légende surnommé l’« Ernest Hemingway de la chanson » ou le « troubadour de Key West ». Dans une ambiance – bières fraîches, filles chaudes, rednecks – à faire pâlir de jalousie un honky tonk de San Antonio ou de New Orleans !

 

Petits-fils d’un marin, James Delaney, à qui il a rendu un émouvant hommage avec sa chanson The Captain And The Kid, Jimmy Buffett est né en 1946 à Pasagoula, Mississippi (et on lira, à ce propos, son livre The Pasagoula Run). Sa carrière débute en 1969, avec un trio un peu folk, puis avec Upstairs Alliance à New Orleans où il écume le Bayou Room sur Bourbon Street.

En 1971, il débute à Nashville pour faire le journaliste. Et le songwriter : son Heavy Dudes And Heartaches est chanté par Buzz Cason. Ses copains s’appellent Jerry Jeff Walker et Tom Hall. Et il enregistre, en 1972, son premier album, Down To Earth. Avec Jerry Jeff Walker – les deux copains sont alors installés à Key West, Floride – il écrit Railroad Lady qui sera chanté – excusez du peu – par Lefty Frizzell (1). Retour à Nashville et nouvel album : Living And Dying In 3/4 Time. Un succès. Qui lui permet d’ouvrir pour les Eagles et Linda Rondstadt.


Un keyboardiste d'une efficacité redoutable


Entre deux margaritas...

Encore un album, Havana Daydream (1976) et, en 1977, Changes In Latitudes, Changes In Attitudes avec un titre qui deviendra sa marque de fabrique, Margaritaville, que nous avons repris et encore repris en chœur au New Morning. Suivront Son Of A Sailor et, surtout, le drolatique Chessburger In Paradise avec la chanson du même nom dont il nous a donné une version d’enfer qu’il ponctua, à défaut de margaritas, de plusieurs verres de rosé…

 

Son chef-d’œuvre reste surtout son double album live, You Had To Be There. Mais mes préférés restent ses très country One Particular Harbour, où il reprenait façon Jimmy Buffett des titres de Rodney Crowell et de Steve Goodman et Riddles In The Sand (1984) avec un titre emblématique, Who’s The Blonde Stranger.


"Jimmy, whe love you !"

Au New Morning, où il y avait quand même beaucoup moins de monde que dans les stades où il se produit aux Etats-Unis, Jimmy Buffett et ses sidemen (and girls) ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Devant un public motivé qui connaissait toutes ses chansons par cœur et même, a-t-on envie de dire, par chœur…
.



Une salle enthousiaste et surchauffée


Whe where there !

 


Un chessburger paradisiaque grand comme ça...


Une collection de chapeaux très Key West...

Pour Jimmy Buffett, chanteur aux colorations très louisianaises et très floridiennes (avec des clins d’œil délicieusement hawaïens), it’s always five o’clock somewhere. C’est-à-dire toujours l’heure de s’envoyer quelques bières, des margaritas et autant de hurricanes. Et quand vous lui demandez où se trouve Margaritaville, il répond : « Le jour où vous y serez, vous le saurez tout de suite… »

Un rappel, deux rappels, trois rappels. Il ne partait plus et nous ne voulions pas qu’il parte. Parce que nous n’étions plus à Paris, rue des Petites-Ecuries, mais quelque part à Key West avec des requins, du rhum, des steel drums. L’avoir entendu chanter, en direct, presque à le toucher, son Margaritaville (2), restera pour tout public avisé qui était au rendez-vous du New Morning, une expérience inoubliable.

Jimmy Buffett est une légende vivante. Mais, comme toutes les – vraies – légendes de la country, c’est d’abord le copain qu’on aimerait avoir.

Alain Sanders

– Hautement recommandé, sa compilation de 4 CD, Boats, Beaches, Bars And Ballads (1992).

(1) Il a aussi écrit pour Merle Haggard
(2) On lira son savoureux Tales From Margaritaville.

Le site officiel du New Morning: http://www.newmorning.com .................. ... ....................................Reportage photos : Sabine Benichou

Le site officiel de Jimmy Buffett : http://www.margaritaville.com

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