Walt Disney et Mickey Mouse
Le jour où la souris a accouché d’une montagne

Il y a 73 ans, le 18 novembre 1928, naissait à Los Angeles, Californie, une petite souris qui allait révolutionner le monde. D’abord nommée Mortimer Mouse, elle n’allait devenir véritablement célèbre que sous le nom de Mickey Mouse.

En 1988, les Américains célébrèrent avec faste le soixantième anniversaire de Mickey. Un anniversaire fêté pendant une année entière et qui n’intéressa pas les seuls Américains puisqu’il y a belle lurette que la petite souris courageuse a conquis le monde entier.

Aux Etats-Unis, les deux royaumes disneyiens, Disneyland et Disneyworld, sont d’énormes affaires qui tournent rond et comptent les visiteurs par millions. Et Disneyland-Paris leur a emboîté le pas. Quant aux studios Walt Disney, relativement fidèles à l’esprit du grand Walt, ils continuent d’enchanter les petits et les grands en produisant des films de haute qualité, perpétuant la tradition des grands classiques dans la veine de Pinocchio, Bambi, Peter Pan, Cendrillon et Les Aristochats pour n’en citer que quelques-uns.
Mickey Mouse apparut pour la première fois dans le dessin animé Steamboat Willie, mais son renom allait venir de la publication – dès 1930 – de ses aventures en bandes dessinées. Entouré de ses amis, Minnie, Dingo, Pluto, Donald, en butte à la méchancheté de Pat Hibulaire, M. Squinch (Latrique) ou Sylverster Shyster (M. Chicaneau), Mickey aime – comme il le dit – “vivre dangereusement

Sa devise est : “Droit et adroit”. Son combat contre les “freaks” de tout poil (Dingo excepté), son côté " jeune homme " américain à cheveux courts, ont séduit des générations de petits et grands.

Chantre d’une réelle droiture, Mickey l’est indéniablement. Son père-créateur, Walt Disney, arrivé au sommet de sa gloire, avait gardé la simplicité de ses débuts, ce naturel un peu naïf qui est tout le charme de Mickey :
“La célébrité, disait-il, n’a jamais aidé personne à créer un bon film, ni à marquer un but au polo, ni à faire obéir sa fille, ni à impressionner sa femme. Vous voyez, en fin de compte, elle n’a pas tellement d’importance.”

Mickey n’est pas seulement le héros clean dont rêvent les ligues moralistes. C’est aussi un aventurier qui n’hésite pas à quitter ses neveux, Minnie-Dulcinée, et le petit monde tranquille de la loi et de l’ordre, pour s’aller battre dans les contrées lointaines. Il y a, chez lui, du Don Quichotte qui ne cède jamais.

Pat Hibulaire le sait bien qui n’a jamais réussi à le vaincre. Décidément, ce petit jeune homme (anthromorphisme oblige !) de plus de 70 ans n’a pas fini de nous étonner.

1935 fut une année faste pour les amoureux de Walt Disney. Donald, le célèbre canard, né en 1934 au cinéma, apparaît pour la première fois le 28 avril dans le n°28 du Journal de Mickey.

Donald qui, à l’époque, avait un bec beaucoup plus long, jouait le rôle d’un canard paresseux, gourmand et coléreux dans l’adaptation en BD de son premier film : La petite poule avisée.

Lorsque Mickey rencontre Dingo (Goofy en anglais), le 14 juillet 1935, celui-ci n’est qu’un pompier anonyme. La semaine suivante, il aura enfin un nom... Quenotte ! Il ne s’appellera Dingo qu’en 1937 !

Et il faudra attendre 1966 pour voir Dingo se transformer en Super-Dingo après l’absorption de super-cacahouètes !

Horace, le cheval, et Pluto apparurent le même jour, le 20 janvier 1935. Le premier s’appelait alors Chrysostome et fut respectivement baptisé Canasson et Dusabot avant de devenir Horace. Quant à ce fidèle Pluto, il répondit tour à tour au nom de Moule à Gaufre et de Tom.
En dehors des personnages Disney, l’année 1935 verra l’apparition des célèbres jumeaux, dessinés par Krenn : Pam et Poum, qui ne font que des bêtises.
Walt Disney fut l’un des tout premiers à appréhender le pouvoir de la télévision. Sa première émission télévisée, “One hour in Wonderland” (une heure au pays des merveilles), date de Noël 1950.

Le passage à la télévision de la série Davy Crockett – à partir du 15 décembre 1954 – provoqua un boom sur la vente des toques de trappeurs. Il s’en vendit plus de dix millions. Au point d’épuiser les réserves mondiales de fourrures de ratons-laveurs !

Le Mickey Mouse Club Show, qui passa à la télé de 1955 à 1959, fut aussi programmé en France, en Finlande, en Italie, en Suisse, au Mexique, au Japon. Les épisodes de cette série sont toujours parmi les favoris des enfants qui les découvrent sur le “Disney Channel”.

Ce qu’il faut savoir

En 1935, le formidable succès de la première montre Mickey – elle coûtait 2,95 dollars – sauva de la faillite la compagnie Ingersoll-Waterbury. Il s’en vendit des milliers par jour. En 1939, l’Ingersoll-Waterbury avait vendu pour 4,8 millions de dollars de montres. En 1957, Walt Disney reçut en cadeau la vingt-cinquième millionnième montre fabriquée. Dans sa boîte d’origine, la montre Mickey des années 30 est aujourd’hui cotée à plusieurs milliers de dollars.

Suivant les pays où il est exporté, Mickey change de nom. C’est ainsi qu’il devient Mai Kay Shu en chinois


cantonnais. Les Sud-Africains l’appellent Mickie et les Finlandais Mikki Hiiri. En Allemagne, c’est Mickey Maus. En Grèce, Miky Maoye. Les Hongrois disent Miki Eger et les Islandais Mikki.

En latin, on dira Michael Musculus et Mickey Ma-u-su en japonais. Ce sera Miki Tikus pour les Malais et Mikke Mus pour les Norvégiens. Les Russes et les Roumains se contentent d’un classique Miki Maus, tandis que les Portugais choisissent un Rato Mickey proche de l’espagnol El Raton Miguelito. Les Suédois penchent pour Mic-Kay, les Croates pour Ujka Miki et les Turcs pour Miki.

Walt Disney reçut, de son vivant, plus de 960 titres honorifiques allant de diplômes honoraires (Harvard, Yale, UCLA, USC) à des décorations : la médaille présidentielle de la Liberté, la Légion d’honneur, l’ordre de la Couronne de Thaïlande, l’ordre de la Croix du Sud (Brésil), l’ordre de l’Aigle aztèque (Mexique)...

La première poupée Mickey fut une poupée de chiffon fabriquée par Charlotte Clark, en 1930, d’après un dessin créé par son neveu, Bob Clampett. Par la suite, Clampett vola de ses propres ailes et devint lui-même un fabuleux créateur de personnages attachants puisqu’on lui doit notamment Titi et Gros Minet (en anglais : Sylvester and Tweetie Pie).

Le National Fantasy Fan Club, qui regroupe les fans de Mickey et ceux qui collectionnent tous les objets se rapportant à la souris-vedette, compte des centaines de membres répartis dans quarante Etats des USA et trois pays. C’est un peu moins bien que l’autre club des mickey-maniaques, le Mouse Club qui compte plus de 3 000 membres dans cinquante Etats des USA et huit pays.

Il n’y a, au monde, aucune signature aussi célèbre que celle de Disney. Apparue dès 1930 – et traduite en logo par l’équipe des dessinateurs du Grand Walt – elle apparaît sur tous les produits ou productions Disney. Aujourd’hui, une photo qui porte la signature authentique – et authentifiée – de Disney atteint plusieurs centaines de dollars.

Le premier périodique consacré à Mickey fut le magazine italien Topolino (c’est le nom de Mickey en italien) qui parut en décembre 1932. Le magazine américain Mickey Mouse Magazine, parut un mois plus tard et perdura – malgré de nombreuses variantes – jusque dans les années 70.
Il est réapparu dans les kiosques US en 1987.

Alain Sanders

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