Nous le pressentions. Et nous l’avions écrit : la grande fête de l’Ouest américain et de la musique country, proposée par la Ville de Poissy et Music Box allait être un grand, un très grand moment. Eh bien, nous étions en-deçà : en ce qui concerne l’avenir de la country en France, il y aura – après ce 10 juin d’anthologie – un avant et un après Poissy !

Dès le matin, et bien avant l’heure de la grande parade dans les rues de la ville, on a senti monter ce « je ne sais quoi » qui annonçait qu’à l’Ouest, on allait voir quelque chose de nouveau


 

Du soleil façon Arizona, le potato-potato des Harley, les chromes rutilants des belles américaines, les Indiens de Loup Gris, la charrette des pionniers, la diligence de John Wayne, des associations – archers, music bands, majorettes, fanfares – bien entrées dans l’esprit de l’événement : tous les éléments du Go West, Young Man ! étaient réunis. Et l’on ne peut que féliciter les nombreux stands de l’esplanade du théâtre Molière qui, tous sans exception, ont su décliner avec drôlerie et tendresse le mythe westernien.

L’après-midi, le QG de Music Box, animé notamment par Allison, Ben, Armelle et Stan, accueillaient les "étoiles de la country": de Rachael Warwick à Joe Silver en passant par Jeane Manson, Station, Freddy Della, Sonia, etc.

 

Ce fut un véritable tsunami, le public prenant d’assaut le stand pour acheter des CD et/ou se faire dédicacer affiches et photos

A la fraîche (si on peut dire), l’action se déplaçait au Théâtre de Verdure dans un village indien où la poussière, les chiens, les enfants, les teepees, les chants, et un saloon (bientôt en rupture de stocks !) transportèrent pour un temps Poissy sur les bords du Rio Grande ! Avec, avant le grand spectacle de 22 heures, une belle initiation à la country line dance menée de main de maître par Walck Billy.


 

Quand, à 22 h 30, le groupe Bus Stop a donné – avec une superbe interprétation de Tobacco Road – le signal de la soirée rétrospective (des origines à la new country), plus de 2 000 personnes ont commencé d’entrer dans la magie mitonnée par Quentin et Alain Sanders. « Une heure trente de pur bonheur », comme nous le diront des Parisiens venus en famille à ce rendez-vous – on a envie de dire : à ce round-up – voulu et porté par Danyel Gérard.

De la danse (indienne avec les Indian Dancers de Free Bird, country, bluegrass, westernienne avec le groupe Caramella et les Three Valley Country Dancers), des cascades, des numéros de fouet et de lasso, et Bus Stop pour égrener la plus belle musique du monde, pour dire que toute la musique qu’on aime, elle vient de là, elle vient de la country.

A minuit, avec toute la troupe rassemblée en un même esprit de communion sur le podium, grand frisson avec Amazing Grace et, très vite une indicible émotion – pourquoi le cacher : nous avons été nombreux à pleurer – avec la voix d’Elvis chantant l’American Trilogy tandis que montait dans le ciel un feu d’artifice qui finira de "mettre le feu". La dernière fusée éclatée en mille diamants, il y aura comme un silence religieux – nous venions en effet de vivre une véritable liturgie – et, bientôt, une formidable ovation libératrice.

Oui, il s’est passé quelque chose le 10 juin à Poissy. Quelque chose que les mots, les simples mots, sont incapables de rendre véritablement. Et qui fera dire à certains : "C’était trop beau, il ne faut pas que ça s’arrête comme ça, il faudra le refaire !" Le refaire ? L’avenir dira ce qu’il en est. Mais ceux qui, ce soir-là, étaient là – car c’est là qu’il fallait être et nulle part ailleurs – pourront dire, comme les Grognards de Napoléon qui étaient à Austerlitz : "J’y étais !".

C’est à l’honneur de la Ville de Poissy (qui a bien gagné son titre de "berceau de la country") et de Music Box (où l’on n’est pas country par intermittence mais 24 heures sur 24) d’avoir été les inventeurs – au sens propre du terme – d’un concept inédit et qui fera date. Et nous savons que l’écho de cette grand-messe country résonne déjà bien au-delà du Théâtre de Verdure pisciacais et de la forêt germano pratine.
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A.S.


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